Retour à l’urbanisation. Première ville escale après le passage de la frontière lao-thaïlandaise, Ubon nous apparaît comme un mélange magique de confort à l’occidentale (eau chaude dans la salle de bain) de technologie (télévision, wifi dans la chambre), de lumières, de commerces et de publicité… Welcome back to Thailand !
La ville d’Ubon n’offre aucun charme particulier mais le contraste est saisissant après 5 semaines passées au Laos. L’effet sur nous est excitant. La tête nous tourne un peu devant cet excès de possibilités de consommation. Nous ne croisons presque aucun touriste dans cette « vraie » ville moderne thaïlandaise pour les Thaïs.
Le soir, nous mangeons dans un marché ouvert et nous nous baladons dans un parc étonnant. Habitués à une politique familiale peu développée en Suisse, il est suprenant pour nous de découvrir un endroit où des activités gratuites sont proposées pour tous les âges :
une place de jeux à côté de laquelle les enfants peuvent aussi s’adonner à la peinture
des cours d’aérobic suivi par une bonne centaine de femmes de toutes générations
des terrains de basketball où s’entraînent activement professionnels et amateurs
un mini skatepark
une piste de course tout autour du parc
des engins de musculation design disséminés dans les espaces verts
du badminton, du foot, des vieux en goguette, etc.
Ce retour à la civilisation nous rappelle à nos « devoirs » professionnels qui nous attendent à notre retour et nous commençons à écrire quelques postulations.
lundi 25 février 2008
Ubon Ratchathani : sports in the city
lundi 18 février 2008
Bonus track : Hit the road, Bruder Jack!
Cinq semaines au lieu de trois au Laos méritent bien un petit bonus ! Et une spéciale dédicace à nos plus jeunes lecteurs : Naïm et tous les enfants de « chez Jacqueline ».
Don Khon : 4000 îles et 5 dauphins
Espoirs comblés !
Les 4000 îles, c’est absolument un petit paradis sur terre.
Nous choisissons Don Khon, réputée pour sa tranquillité. Un bungalow rustique et sommaire, terrasse sur le fleuve, vue sur le soleil couchant, deux hamacs pour la sieste ; elle est pas belle la vie ?!
Ici, pas de voiture, pas de réseau, ni de connexion et 4 heures d’électricité par jour (18h-22h, juste au moment de sortir souper).
Le calme absolu.
Quelques balades dans l’île, partout des gens souriants – locaux comme touristes. Des buffles qui se baignent, des enfants qui jouent et des grands-mères qui cueillent des fruits pour Malik.
Un petit tour aux cascades nous fait découvrir une plage de sable blanc, une crique sur un méandre tranquille du fleuve où il fait bon se baigner.
Le dernier jour, une promenade en bateau nous emmène aux magnifiques chutes de Khon Phapheng, petit Niagara local, puis dans un coucher de soleil très romantique, nous nous perchons sur un rocher au milieu du Mékong pour « apercevoir » les derniers dauphins du fleuve.
Dernière soirée laotienne, grandiose !
Champassak : le Mékong vu du hamac

Une fois n’est pas coutume, le trajet est court mais ô combien pittoresque : nous embarquons dans un sawngthaew (une camionnette équipée à l’arrière de banquettes transversales) qui nous amène sur les rives du Mékong. Là nous attend un bac qui nous fait traverser. Notre « taxi » nous dépose tous à la dernière guesthouse du village et, comme elle ne nous plaît pas, nous entamons une remontée de l’unique, mais interminable rue, accompagnés d’une Suédoise fan d’ABBA, d’un Espagnol taciturne et… d’Ingo. Nous trouvons enfin notre bonheur dans la toute première guesthouse de la rue. Une jolie chambre propre, un grand jardin, un petit resto-terrasse et des hamacs sur le fleuve. Apaisant.
3 jours de tranquillité absolue et de repas en compagnie d’Ingo. L’Anouxa guesthouse restera décidément dans les premières places du best of du voyage.
Notre seule activité : la visite du Vat Phu Champassak, un complexe de ruines contemporain d’Angkor, situé dans un site naturel magnifique. En chemin nous recroisons tous les « falangs » que nous avons rencontrés depuis une semaine… une petite atmosphère de gare de Fribourg. Nous faisons la connaissance de deux Lausannois avec qui nous partageons le repas de midi… et une bonne partie de l’après-midi. Chacun repart ensuite sur sa mobylette : « On se reverra à Fri-Son ou au Romandie. »
Difficile de quitter l’Anouxa (d’ailleurs Ingo ne bougera pas), mais l’espoir que nous plaçons dans les 4000 îles finit par avoir le dessus. Nous nous attendons à embarquer dans le bac, mais le sawngthaew nous dépose dans un temple et nous devons descendre à pied sur la rive ou nous attend un… « baquet » : 4 ou 5 planches vaguement clouées ensemble et équipées d’un petit moteur.
vendredi 15 février 2008
Tha Khaek – Savannakhet – Pakse : descente éclair vers le Sud
La principale qualité de Tha Khaek est le Tha Kek Travel Lodge, une charmante guesthouse située à quelques kilomètres du centre-ville. Une grande chambre, un énorme lit au matelas confortable et de l’eau chaude nous y attendent. Au centre, un jardin dans lequel, le soir venu, on allume un feu et l’excellent restaurant – salade de patates et meat balls – rendent l’atmosphère conviviale.
Concentré sur le site web de L’Objectif, Pierre ne se rend pas compte qu’il est observé : « Mais t’es Fribourgeois ? » Et nous voilà face à un compatriote. David Clément parcourt le monde à vélo depuis 17 mois.
Autres attractions locales :
- la « loop », grande boucle de
- les rives du fleuves : en construction !
- un salon de massage réputé : introuvable !
- un karaoké de l’après-midi : trois adolescents qui chantent faux, très faux !
- le marché et ses rats des champs exposés, ventre à l’air, mais vite ramenés dans un sac quand surgit l’appareil photo (leur vente est sévèrement prohibée) !
- le yoyo-souris. Après trois jours de jeux innocents avec les employées de la guesthouse, Malik se retrouve avec un jouet plutôt morbide dans la main : une souris à la nuque tranchée ! Approche diplomatico-tendue de Farida. Comment lui faire poser la bête sans vexer les employées hilares ?
Nous profitons de ce séjour pour nous reposer et nous balader dans les rues d’une « vraie » ville laotienne, sans croiser un seul touriste. Au détour de la promenade, nous nous arrêtons dans un très joli temple, reçus par de jeunes moines accueillants et nous recevons de leur supérieur des bracelets porte-bonheur. Le tout accompagné d’une prière.
Savannakhet n’offre pas beaucoup plus de distractions. Le second soir, nous dînons au Lao-Paris. La tranche de viande est délicieuse, la fillette du patron, sourire d’ange, caractère de cochon, rappelle à Malik que le monde des enfants peut, aussi, être cruel. Au milieu des cris et des protestations, entre un quinqua flegmatique : « What’s the matter here ? ». Première rencontre avec Ingo. A la sortie du resto, Malik se console dans une micro-fête foraine où il peut expérimenter son premier tour en carrousel.
De retour à la guesthouse, nous sommes même invités à écouter un concert pop lao dans un beer garten de « djeuns ». On l’avait déjà constaté dans les vidéo clips, les jeunes Laos ont la musique sehr romantisch !
Arrêt éclair à Pakse. Grand moment de doute à la sortie du bus : rester ou tracer jusqu’à Champassak ? Quatre touristes sur le bord de la route : un qui part, restent nous et… Ingo. Petit arrêt boisson, nous faisons connaissance.
Notre unique visite est consacrée au restaurant indien de la même chaîne que celui de Paksan. Un vrai délice pour la bouffe, une vraie erreur pour les chambres situées à l’étage. Heureusement, il y avait des cornets de glace !!! Deux tables plus loin soupe… Ingo.
Le lendemain, le tuk-tuk nous conduit à la gare des bus. Nous embarquons dans un sawngthaew (un tuk-tuk en plus grand) pour Champassak. Tout au fond… Ingo !
mercredi 13 février 2008
Phonsavan – Paksan : the vomito road

Dans ce bus, pas de tabourets. Lever aux aurores pour éviter toute mésaventure, nous commençons ce voyage dans un bus à 25 places, certes vétuste, mais nous sommes 5 passagers, tous « falang ». On s’installe royalement, près à sombrer pour une sieste de 15 heures en travers des banquettes de bois.
Evidemment… erreur.
Tous les
En plus – on en avait vaguement entendu parler, mais nous voici face à face avec la légende – les Laotiens ne supportent pas le bus ! On comprend subitement, le sens de la distribution de sachets plastiques à l’entrée. Un Laotien, ça pâlit, ça gerbe silencieusement et puis ça lance nonchalamment le sac par la fenêtre. Et on recommence.
La piste étroite, serpente au-dessus des ravins, s’enfonce dans les montagnes et les forêts, découvrant à chaque virage des paysages magnifiques.
A Paksan, apparemment tout aussi glauque que Phonsavan, nous soupons sous la bruine, assis sur une terrasse sombre, mais où Malik découvre 3 vélos sur lesquels il peut enfin se dégourdir les gambettes. Puis nous nous effondrons dans une chambre humide, située dans un hôtel qu’on pourrait croire à l’abandon. Nous tentons vaguement une douche à l’italienne, qui nous laisse tout poussiéreux dans les narines et les oreilles. Trop fourbus pour monter la tente de Malik, nous nous écroulons tous dans le même lit.
Phonsavan: western – chapatis

Donc rendez-vous à 7 heures, arrivée 20 minutes plus tard à la gare routière. On comprend alors pourquoi le chauffeur de tuk-tuk tenait tant à nous faire lever aussi tôt. 1 heure avant le départ, le bus est déjà bondé. Nous attrapons de justesse les deux derniers sièges : pour les suivants, ce sera tabourets dans l’allée. Pas facile : nous attendent 7 heures de routes sinueuses sous la garde « rassurante » d’un « steward » armé d’une kalachnikov. Juste à côté de nous, Laurence et François, un couple belge, s’affaissent peu plus à chaque virage. Encore une fois, un grand merci au tuk-tuk man !
Arrivée dans le soleil couchant à Phonsavan… La première ville western de l’Est : une longue rue, bordée d’immeubles-façades décrépis, un vent perçant qui balaie le sable des trottoires, et quelques poor lonesome « motobike-drivers ». Ne manquent que les boules de pailles poussées par le vent et le son aigu de l’harmonica pour faire apparaître Clint Eastwood et Charles Bronson dans un mythique duel.
La guesthouse est glauque, le meilleur resto de la ville est glauque… Ca y est on craque : on va manger chez Joe l’Indien ! On s’était pourtant promis de résister jusqu’au mois de mars… Non sérieusement, ras-le-bol (c’est le cas de le dire) de la soupe de nouilles insipide et des demi-portions. Vive les chapatis et les curry d’agneau ! On y retrouve avec plaisir notre couple belge poussé par le même instinct gustatif que nous.
vendredi 8 février 2008
Luang Prabang : un joli petit coin
5 heures de minibus sur des routes tortueuses nous conduisent à Luang Prabang. Classée au patrimoine mondial de l’Unesco, cette ville est quasi complètement dévouée au tourisme. Pourtant, il fait bon s’y arrêter. Si bon que nous y passons une bonne semaine dont deux journées dédiées exclusivement à une visite approfondie du petit coin de notre guesthouse. Oncle Mo, ancien professeur d’uni et ex-conseiller DU ministre reconverti en producteur de café et tenancier de guesthouse, nous accueille sur sa terrasse en bois, où nous passons des après-midi reposantes. Nous avons quand même droit à l’émission de TV5 dans laquelle il témoigne de l’accroissement du tourisme dans sa ville, ainsi qu’aux articles de presse qui lui sont consacrés.
Une fois sortis de la rue principale – ses jolis magasins, ses délicieux restaurants et pâtisseries et ses confortables salons de massage – nous nous baladons dans des ruelles paisibles et Malik se réjouit à chaque porte de temple de pouvoir « courir dans tous les sens ». On y discute avec des moines curieux, on y rencontre des familles berlinoises en vadrouille et des Autrichiennes, heureuses de s’échapper un moment de leur tour organisé.
Nous grimpons sur le mont Phu Si admirer le coucher de soleil et les deux fleuves – le Mékong et le Nam Khan – qui entourent la ville. En redescendant, nous avons l’occasion de nous recueillir sur l’empreinte du pied de Bouddha, qui, soit dit en passant, devait chausser au moins du 64.
Le soir, un marché d’artisanat s’installe à même le sol donnant une ambiance chaleureuse aux venelles.
Estomacs réparés, nous nous décidons, le dernier jour, à faire une excursion en-dehors de la ville. Nous partons en tuk-tuk pour les chutes de Tat Sae. Mini – mais super jolie – balade en bateau pour accoster dans une forêt où Malik approche ses premiers vrais éléphants asiatiques.
Nous bookons notre chauffeur de tuk-tuk pour le lendemain à 8h00, direction la gare des bus. Etrangement, celui-ci insiste pour venir nous prendre à 7h00. Nous lui en sommes toujours très reconnaissants…
Vang Vieng : The Family Guy
Nous embarquons pour un voyage « tranquillou » de 4 heures, direction la capitale laotienne du farniente et de la fumette… C’était sans compter quelques petits désagréments. Première leçon : ne jamais donner à Malik des chips saveur sushis-concombres-vinaigre par-dessus un grand verre de lait. Sous peine d’une monumentale gerbée dans le décolleté maternel. C’est fou comme ça vous transforme l’ambiance d’un bus… Deuxième leçon : se souvenir, à la façon dont ils prennent leurs virages, que les Laotiens croient en dieu. Une heure d’arrêt imposé par un carambolage bus – camion qui bloquait la route depuis déjà plus de 4 heures. En même temps, une bonne occasion de changer de vêtements post-gerbée…
Moyenne d’âge du tourisme à Vang Vieng : 25 ans (grâce à quelques vieux hippies scotchés là). Seules distractions : se jeter dans la rivière, se glandouiller sur une bouée, fumer des joints et picoler en regardant Friends à la télé. Erreur !!! Nous avons trouvé une alternative : se glandouiller devant la Family Guy ! Isabelle et Céline comprendront, pour les autres, il s’agit en quelque sorte d’une version trashy des Simpson. Les connaissances d’anglais de Malik nous permettent de lui faire croire que le chien de la famille est Snoopy. Parents indignes !
Non mais, quand même, ça fait du bien…
Nous nous arrachons à la torpeur ambiante pour une belle balade en forêt, à la découverte du paysage karstique environnant. Magique.
Perché sur pilotis en pleine nature, notre bungalow est le plus bucolique et le plus romantique que nous ayons eu depuis le début du voyage. Au matin, des vaches viennent brouter sous nos escaliers et des poules passent en caquetant. Mais le plus extraordinaires, c’est la nuit. Sa structure tressée laisse passer des centaines de points lumineux qui viennent se refléter sur notre moustiquaire et c’est comme si nous dormions enveloppés dans la voie lactée. Romantisch !